Guillaume Mazauric

Novembre 2017 Oodacq

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Ces quatre peintures, bien qu’elles ne constituent pas une série puisque chacune est autonome, ont néanmoins été réalisées avec une idée de départ similaire : engager les spectateurs dans une expérience physique et pas seulement visuelle de l’image un peu comme lorsque l’on passe devant un miroir.

Cette idée m’a été inspirée justement par une courte nouvelle de J.L. Borges intitulée «Les animaux des miroirs» extraite du volume Le livre des êtres imaginaires. Il y raconte une légende cantonnaise selon laquelle les reflets sont en réalité des créatures enfermées par magie il y a très longtemps dans les miroirs et condamnées à imiter la forme et les mouvements des êtres réels. La légende prophétise qu’un jour ces créatures se révolteront et briseront la surface des miroirs pour envahir le monde réel. Elles y parviendront avec l’aide des créatures de l’eau, le Poisson étant celui qui brisera le premier la surface des miroirs – cette partie de la légende est explicitement reprise dans le tableau Le Poisson.

Cette notion d’une pression exercée par les choses représentées contre la surface même de l’image m’est apparue comme l’opportunité d’un beau concept pictural dans lequel développer les thématiques qui me préoccupent, en particulier la représentation des scènes domestiques et des loisirs. Dans mes tableaux ces sujets -d’ordinaire banals et rassurants- prennent une tournure étrange et menaçante. Par cette approche j’essaye de produire des images subversives, des para-images et c’est à ce titre que la thématique « Fictions collectives/potentielles réalités » m’intéresse.

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