Guillaume Mazauric

Novembre 2016 Art à la pointe

Textes

No Comments


Share this post

Préoccupations et pratiques

Les images sont au cœur de ma pratique artistique, comme objet d’étude et de réflexion mais également comme matériel. Leur mode d’apparition et d’existence étant souvent celui du bruit, il m’est nécessaire de les organiser, de les classer pour ensuite les sélectionner et les utiliser dans ma peinture. Après des traitements informatiques au cours desquels je modifie et assemble ces images sélectionnées, je les peins ou les dessine. L’opération n’est complète que si à l’étape très mentale de sélection, collage, composition succède celle, entièrement sensible et physique de distribution de la matière sur la toile. À travers ce processus – qui est une double narration, celle de la construction d’un sens et de la construction d’un objet – je souhaite produire une image qui ne soit pas une simple image mais une véritable expérience contemplative pour le spectateur.

Note d’intention

Pour Arts à la Pointe, je souhaite montrer une série de toiles de grandes dimensions où les figures entretiennent un rapport d’échelle équivalent à celui des corps des spectateurs, comme des miroirs. Ce type d’illusion m’intéresse dans ma recherche consistant à proposer une expérience physique-optique aux regardeurs : ne pas seulement leur montrer une construction, une narration ou un sens mais véritablement une présence, une énergie. La peinture et le dessin m’ont toujours intéressé pour cette capacité particulière à faire sentir le temps de leur production et de figer chaque geste, chaque trait avec sa durée propre sur le support. La pression de ce temps emprisonné provoque un arrêt, force en quelque sorte une contemplation et une introspection. Je dis « forcer » car la contemplation pour moi n’est pas naturelle devant une image, du fait de leur nombre et de la vitesse à laquelle je les consomme. Si certaines d’entre elles provoquent un début d’arrêt ou de doute, je veux inscrire cette sensation dans la durée et lui donner du sens, pour moi et je l’espère pour les regardeurs, c’est en quelque sorte le contrat qui nous lie.

Dossier Art à la pointe .PDF

0 Responses to this post

Add your comment