Guillaume Mazauric

Juin 2018 dossier artistique 2018

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Presentation

Mon travail s’articule entre un intérêt pour l’accélération de la production et de la diffusion d’images dans l’histoire récente et la composition avec les spécificités de la peinture comme instrument de fabrication d’images : lenteur, travail de la matière de l’informe vers la forme, défiguration puis refiguration.

Je travaille à partir de collections d’images trouvées dans des livres, dans mes dossiers personnels ou sur internet. C’est à dire que je ne démarre quasiment jamais d’une image seule mais d’un ensemble à partir duquel je sélectionne, extrait, assemble afin de trouver la matrice d’un tableau. Une fois ce point de départ décidé, il faut le reconstituer, le défaire entièrement pour faire le tableau et c’est à ce moment que l’intérêt particulier de l’image d’origine se dévoile, dans le travail de peinture, en trouvant la facture juste pour représenter l’émotion ou l’effet qui avait retenu mon attention dans la source et qui l’avait distinguée de la masse ou elle se trouvait.

Dossier artistique 2018 .PDF

Même si les tableaux sont indépendants, ne sont pas des séries, ils constituent néanmoins un ensemble cohérent. C’est pour cette raison que l’accrochage en grille (cf. visuel ci-dessous) fait sens dans ma démarche. Comme dans ma dernière installation (cf. page 18-19 ) , mes recherches me poussent de plus en plus à jouer avec les limites du châssis, par l’accrochage en mettant en relation plusieurs tableaux ou en intervenant directement sur le mur afin de proposer une expérience différente ou singulière de la peinture.

Notice mutatio

La toile est posée sur un système d’accrochage coulissant permettant d’ouvrir et fermer l’espace d’exposition. Un jeu de voilement/dévoilement et d’ouverture /fermeture rappelant l’histoire des dispositifs de présentation et d’accrochage des œuvres peintes.

Notice diplo

Dans beaucoup de tableaux je cherche à faire jouer les limites de l’image avec les limites du châssis. Les limites du support représentent les limites du regard et l’idée est que le regard se porte justement sur ses propres limites, son cadre et ses biais.

Notice stationnement gênant

La plupart des sujets qui retiennent mon attention ou que je fabrique ont comme point commun l’introduction d’une étrangeté dans un contexte a priori rassurant comme un espace domestique ou un moment de loisir.

Notice les monstres

Les outils numériques de retouche d’image (Photoshop pour l’essentiel) jouent un rôle déterminant dans la préparation de mes tableaux. Ils me servent à découper, assembler, composer avant de passer à l’exécution et ont de fait une influence sur ma manière de peindre.

Notice so big

La facture des toiles, même si elle importe beaucoup et que, par respect pour les regardeurs, je cherche toujours à l’améliorer n’est cependant pas l’horizon que je souhaite atteindre. Je ne cherche pas l’hyperréalisme,
ni même la précision photographique. Ce n’est pas le rythme que je recherche et ce n’est pas le point sur lequel je veux que l’attention se porte.

Notice poisson

Ce tableau m’a été inspiré par le texte de J.L.Borges « les animaux des miroirs ». Ce qui m’a frappé et continue d’alimenter mes recherches aujourd’hui, c’est cette idée d’une « révolte des choses représentées » et d’une pression symbolique exercée contre la surface de la toile, contre la limite de la représentation pour la faire éclater et envahir le monde réel. Dans le texte de Borges le « Poisson » est celui par qui la révolte débute, le premier à briser la surface des miroirs.

Notice dark waters

Dans ce tableau et celui de la page précédente, l’idée qui domine est celle du tableau comme surface et comme ouverture. Ce paradoxe des images peintes est un sujet de réflexion et de recherche récurrent dans mon travail.

Notice Balade

Pour cette installation l’ambition était de créer une expérience de peinture intégrale en peignant toute la surface de l’espace d’exposition «Mutatio» du sol au plafond. Le jeu entre l’ouverture et la limite de la représentation était dans ce cas précis matérialisé par la porte d’entrée de l’espace d’exposition prolongée par un ponton en bois limitant le nombre de points de vue possibles sur la pièce et dirigeant ainsi le regard dans le paysage imaginaire, de nouveau inspiré par la nouvelle «les animaux des miroirs» de J.L. Borges.

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