Guillaume Mazauric

Avril 2021 Dossier artistique

Textes

No Comments


Share this post

Texte Ismael martin

Miroir, mon beau miroir… Ouverture des portes de l’espoir comme du désespoir. À lecture rapide des œuvres de Guillaume Mazauric, nous serions tentés de dire : rien à voir avec l’histoire. Une remise en contexte s’impose. Dans le livre Blanche-Neige des frères Grimm, le miroir magique porte le costume de la vérité et ne laisse aucune place au mensonge face aux interrogations récurrentes de la reine. C’est d’ailleurs sur ce principe même que repose l’intrigue du conte.

Transposée dans celle que nous raconte, à travers ses peintures et installations, Guillaume Mazauric, cette intrigue, si elle est bien le reflet de nos préoccupations, enfile un tout autre costume. Ici, la vérité s’est effacée, et si reine il y avait, elle se serait perdue dans le déroulement du fil d’actualité d’un réel fantasmé, qui apparaitrait sous nos yeux comme brouillé voir crypté, tant il revêt désormais les habits vendus par le monde merveilleux de l’artificialité. À l’inverse même du miroir de notre reine-sorcière, Guillaume Mazauric n’a pas ici l’ambition de répondre à une question mais plutôt d’apporter son interprétation. Nulle vérité générale n’émanera donc ni des œuvres de l’artiste, ni de ce texte prétexte à en décrire le contexte. Dans Blanche-Neige, ce qui pousse la reine à questionner quotidiennement son objet magique renvoie à l’image on ne peut plus contemporaine du sujet de la beauté et de sa subjectivité pesante, et plus largement du souci des apparences. Autrement dit, de l’image renvoyée au commun des mortels. D’images et de reflets, il en est également sujet dans la nouvelle Animaux des miroirs, tiré du Livre des êtres imaginaires de Jorge Luis Borges, qui inspire encore aujourd’hui fortement l’oeuvre de notre artiste peintre. Une nouvelle dans laquelle, plongés dans des temps anciens, deux royaumes qui communiquaient autrefois en paix, celui des humains et celui des miroirs, se livrent de sanglantes batailles afin que les uns prennent le contrôle sur les autres et les enferment dans un état léthargique. Aussi fantastique que machiavélique.

Dossier artistique 2021 .pdf

Read more

Vecteur

Non classé

No Comments


Share this post

Read more

Prix Nantes

Non classé

No Comments


Share this post

Read more

Décembre 2020 dossier artistique 2020

Textes

No Comments


Share this post

Dans mon travail récent je cherche à rendre sensible l’idée que les représentations s’émancipent peu à peu des consciences et des regards par un biais technologique, propulsant des êtres étranges et monstrueux dans le monde réel.

Cette idée est inspiré en grande partie de la nouvelle les animaux des miroirs de J.L. borges dont un extrait est en exergue de ce dossier. Mes peintures et installations tendent à suggérer une tension entre ressemblance et totale étrangeté. Je m’attache à mettre en scène la contamination et le recouvrement des expériences sensibles par leurs représentations, leurs images, leurs simulations.

Dossier artistique 2020 .pdf

Read more

Mai 2020 Emerige

Textes

No Comments


Share this post

Mon travail récent se focalise sur les perspectives plastiques et poétiques ouvertes par les nouveaux médias et les pratiques contemporaines de l’image. Depuis un an je me suis concentré sur une variété de programmes d’intelligence artificielle appelés réseaux antagonistes génératifs ou G.A.N. dont un usage répandu est la génération de contenus multimédia (images, videos, sons, textes, etc.).

Ces programmes ont particulièrement retenu mon attention afin de réaliser mes pièces. Il en existe plusieurs et chacun permet de produire un résultat particulier ; par exemple, un programme de «synthèse sémantique d’images» permet de composer des images à partir d’une palette non pas de couleurs mais d’éléments communs (personnage, ciel, sol, pelouse, bateau, etc.) ; un programme de «conversion texte/image» permet de créer des images à partir d’une phrase ou d’un mot ; alors qu’un autre programme permet de créer des images à partir de catégories de sujets définis (chien, requin, portrait de célébrité, violoncelliste, etc.).

Dossier-Emerige-2020.pdf

Read more

Mai 2020 Casa Velasquez

Textes

No Comments


Share this post

En 2018 j’ai pu me rendre à Madrid et visiter le Prado pour la première fois où j’ai été fortement impressionné par l’impact plastique des tableaux de Greco. Cet intérêt s’est renforcé lors de ma visite de la rétrospective qui lui a été consacrée au Grand Palais en janvier 2020, à la lumière d’un tournant opéré dans ma pratique depuis environ un an.

Mon travail se focalise depuis plusieurs années sur les perspectives plastiques et poétiques ouvertes par les nouveaux médias et les pratiques contemporaines de l’image. Pendant longtemps je me suis concentré sur la constitution d’un atlas de formes et de types d’images représentatives des singularités de ces pratiques (photographie « amateur », montages, imagerie de synthèse,…). Depuis un an je travaille avec une variété de programmes d’intelligence artificielle appelés réseaux antagonistes génératifs ou G.A.N. dont un usage répandu est la génération de contenus multimédia (images, videos, sons, textes, etc.). Un des procédés que j’affectionne particulièrement est la synthèse sémantique d’image (cf. page 06 ). Sommairement il s’agit de dessiner sur une toile virtuelle des surfaces à partir d’une palette où les couleurs correspondent à des concepts simples (personnages, objets communs, éléments de paysage). Le programme va générer le contexte et les textures de ces éléments, produisant un rendu «photographique» à ceci près que rien ne colle vraiment à la réalité, produisant un hiatus entre vraisemblance et ressemblance. En effet les résultats obtenus grâce à ces programmes créent un sentiment confus de familiarité et d’étrangeté avec les formes qu’ils produisent. Si les textures, les formes et les environnements sont «photoréalistes», ce que nous voyons reste invraisemblable. Ces images apparaissent comme une langue étrangère visuelle, un aperçu du monde vu par des machines. Peindre à partir de ces images représente une opportunité autant qu’un défi plastique passionnant, car elles autorisent une approche figurative tout en éludant la problématique du sujet et de la narration. Le sujet devient l’image elle- même et non pas son contenu.

Projet-Residence-Casa-Velasquez-Mazauric-2020.pdf

Read more

Protégé : Wireframe READYMADE

Non classé

Saisissez votre mot de passe pour accéder aux commentaires.


Share this post

Cette publication est protégée par un mot de passe. Pour la voir, veuillez saisir votre mot de passe ci-dessous :

Read more

Protégé : Splash READYMADE

Non classé

Saisissez votre mot de passe pour accéder aux commentaires.


Share this post

Cette publication est protégée par un mot de passe. Pour la voir, veuillez saisir votre mot de passe ci-dessous :

Read more

Octobre 2019 Vecteur

Textes

No Comments


Share this post

Note d’intention

Ma volonté de faire cette résidence vient de la nécessité pour moi de consacrer un temps de recherche et de création exclusif à un sujet qui implique de profonds bouleversements dans mes pratiques et ma manière de travailler.

Je dessine et je peins des tableaux à partir de collections d’images apparemment hétéroclites. J’interviens ensuite sur ce grâce à une variété d’outils répandus de traitement et de retouche d’images. Ce qui importe c’est d’abord d’intervenir manuellement sur une image, de produire ou transformer une image par une série d’opérations manuelles. Je ne fais pas l’apologie des œuvres « faites à la main », ce n’est d’ailleurs même pas un choix esthétique. Ce qui me motive dans la réalisation d’une peinture, la spécifité de ce type d’ouvrage manuel, c’est la concentration qu’elle exige, l’attention accrue à ce que je vois, une qualité de regard qui se développe dans la relation entre l’image, l’œil, la main et la peinture. Ce travail manuel me sert à mettre en perspective le rapport inconséquent aux images et aux simulacres en général qui se développe dans nos sociétés occidentales.

Note d’intention

Portfolio

Read more

Mars 2019 Montrouge

Textes

No Comments


Share this post

Texte Leo Guy Denarcy

Celui qui regarde du dehors à travers une fenêtre ouverte, ne voit jamais autant de choses que celui qui regarde une fenêtre fermée. C’est en ces mots que l’auteur des Petits poèmes en proses ouvre « Les Fenêtres », texte saisissant dans son invitation à une expérience esthétique réalisée entre l’intérieur et l’extérieur et de rappeler son travail de critique pour les Salons de 1845, 1846 et 1859. Au début de l’année 2018, Guillaume Mazauric offre, à sa manière, une relecture particulière de ce travail d’espace. L’installation picturale Ballade au bout du monde travaille par spécialisation, et nous sommes invités, à travers un seuil d’abord obturé par un premier tableau, à pénétrer dans une image, une fois cette « fenêtre » ouverte. Changement de point de vue donc, mais aussi de perspective ou, comme l’explique Léo Bioret dans son introduction à l’exposition « Un phénomène d’absorption (qui) révèle l’utilisation d’une perspective singulière, un temps d’arrêt vers une peinture de point de vue ». À l’inverse du travail perspectiviviste, l’oeuvre vient ici se définir dans sa globalité, travaillant par une composition qui vient amorcer l’expérience visuelle, une fois la rétine habituée à son nouvel environnement. Par-delà la leçon donnée à l’œil, c’est une remise en question de la perception toute entière que proposent l’architecture méditative et cette tentation d’une oeuvre globale.

Le tableau-immersif précédemment décrit est inspirée de la nouvelle de J.L Borges « Les animaux des miroirs », texte qui inspire déjà l’artiste à l’occasion d’une série réalisée en 2017. Le travail de peinture de Mazauric est construit à partir d’un constat de l’accélération de la production d’images. C’est d’ailleurs en partie sur Internet et dans ses dossiers personnels qu’il assouvi sa pulsion warburgienne contemporaine et classique. Il les range précieusement dans un atlas d’œuvres potentielles. Simplement, au lieu de les retoucher et avant de les traduire en peinture — et plutôt que des les appliquer telles qu’elles sur la toile —, Guillaume Mazauric a trouvé deux moyens simples et infaillibles pour les rendre inspirantes : l’assemblage et le cadrage. Trop facile, en effet, de trouver aujourd’hui une photographie rumorale quelconque ou d’une violence évocatrice, trop évident d’utiliser la célèbre viralité qui transforme n’importe quelle cliché familier une fois peint avec style. L’artiste s’éloigne de l’espace entendu et spectaculaire de la représentation pour chercher des sources plutôt banales mais qui, une fois recadrées et imperceptiblement modifiées, deviennent d’autant plus dérangeantes qu’elles sont la mise en scène de notre vie quotidienne, laissant ainsi la fenêtre entrouverte.

Catalogue-SDM-#64-p.70

Read more

Octobre 2018 édition Regular Job

Textes

No Comments


Share this post

Ce livret présente une sélection de dessins réalisés entre 2012 et 2015.

Depuis la fin de mes études, mon travail artistique consiste en grande partie dans la tenue de carnets de dessin. Ils constituent pour moi un laboratoire, un principe fondamental pour ma pratique.

De cet exercice quotidien ressort un ensemble disparate de formes, de sujets, d’images et d’obsessions qui influencent et nourrissent mon travail.

Cette édition est la première itération du travail de sélection que j’opère à travers les feuilles de ces carnets afin de tracer les axes formels et signifiants qui existent entre elles et faire de cette accumulation chaotique un objet intelligible pour le regardeur.

Regular Job #1

Regular Job #2

 

Read more

Septembre 2018 Axeneo

Textes

No Comments


Share this post

Mon travail récent témoigne d’un désir d’appropriation des images qui croisent mon regard en les travaillant à l’aide de moyens manuels dont la lenteur et la discipline induisent une qualité singulière de regard. Pour le dire aussi simplement que David Hockney, je pense comme lui que « plus on dessine et mieux on y voit » (in Conversations with David Hockney, Martin Gayford). Le fruit de ce travail constitue un ensemble de toiles, de pochades, de sérigraphies et de dessins que je tend à regrouper sous le titre Regular Job, soulignant cette idée d’un exercice du regard comme l’exercice d’un métier.

Sur un autre versant, j’essaie d’imaginer des dispositifs d’expérience de la peinture sollicitant des espaces en volume afin de créer des perceptions particulières. Par exemple dans l’installation Ghost Corridor, une caisse collée contre une vitre crée grâce à un jeu de miroirs l’image d’un profond couloir. Dans l’installation Balade au bout du monde toute la pièce est peinte du sol au plafond comme une surface de tableau et le spectateur est intégré à la composition grâce à un pratiquable installé au centre et définissant un ensemble de points de vue sur le paysage représenté.

Dossier Axeneo7-sept2018 .PDF

Read more

Septembre 2018 Attrape couleurs

Textes

No Comments


Share this post

Mon travail récent témoigne d’un désir d’appropriation des images qui croisent mon regard en les travaillant à l’aide de moyens manuels dont la lenteur et la discipline induisent une qualité singulière de regard. Pour le dire aussi simplement que David Hockney, je pense comme lui que « plus on dessine et mieux on y voit » (in Conversations with David Hockney, Martin Gayford). Le fruit de ce travail constitue un ensemble de toiles, de pochades, de sérigraphies et de dessins que je tend à regrouper sous le titre d’ensemble Regular Job, soulignant cette idée d’un exercice du regard comme l’exercice d’un métier et la pratique de la peinture comme un art vernaculaire.

Sur un autre versant, j’essaie d’imaginer des dispositifs d’expérience de la peinture sollicitant des espaces en volume afin de créer des perceptions particulières. Par exemple dans l’installation Ghost Corridor, une caisse collée contre une vitre crée grâce à un jeu de miroirs l’image d’un profond couloir. Dans l’installation Balade au bout du monde toute la pièce est peinte du sol au plafond comme une surface de tableau et le spectateur est intégré à la composition grâce à un pratiquable installé au centre et définissant un ensemble de points de vue sur le paysage représenté.

Dossier attrape-couleurs 2018 .PDF

Read more

Septembre 2018 Vitry

Textes

No Comments


Share this post

Mon travail récent témoigne d’un désir d’appropriation des images qui croisent mon regard en les travaillant à l’aide de moyens manuels dont la lenteur et la discipline induisent une qualité singulière de regard. Pour le dire aussi simplement que David Hockney, je pense comme lui que « plus on dessine et mieux on y voit » (in Conversations with David Hockney, Martin Gayford). Le fruit de ce travail constitue un ensemble de toiles, de pochades, de sérigraphies et de dessins que je tend à regrouper sous le titre d’ensemble Regular Job, soulignant cette idée d’un exercice du regard comme l’exercice d’un métier et la pratique de la peinture comme un art vernaculaire.

Sur un autre versant, j’essaie d’imaginer des dispositifs d’expérience de la peinture sollicitant des espaces en volume afin de créer des perceptions particulières. Par exemple dans l’installation Balade au bout du monde toute la pièce est peinte du sol au plafond comme une surface de tableau et le spectateur est intégré à la composition grâce à un pratiquable installé au centre et définissant un ensemble de points de vue sur le paysage représenté.

Dossier Nov à Vitry .PDF

Read more

Juin 2018 dossier artistique 2018

Textes

No Comments


Share this post

Presentation

Mon travail s’articule entre un intérêt pour l’accélération de la production et de la diffusion d’images dans l’histoire récente et la composition avec les spécificités de la peinture comme instrument de fabrication d’images : lenteur, travail de la matière de l’informe vers la forme, défiguration puis refiguration.

Je travaille à partir de collections d’images trouvées dans des livres, dans mes dossiers personnels ou sur internet. C’est à dire que je ne démarre quasiment jamais d’une image seule mais d’un ensemble à partir duquel je sélectionne, extrait, assemble afin de trouver la matrice d’un tableau. Une fois ce point de départ décidé, il faut le reconstituer, le défaire entièrement pour faire le tableau et c’est à ce moment que l’intérêt particulier de l’image d’origine se dévoile, dans le travail de peinture, en trouvant la facture juste pour représenter l’émotion ou l’effet qui avait retenu mon attention dans la source et qui l’avait distinguée de la masse ou elle se trouvait.

Dossier artistique 2018 .PDF

Read more

Mars 2018 Monflanquin

Textes

No Comments


Share this post

La motivation principale de ma candidature est la correspondance
assez exacte entre la philosophie du programme de résidence proposé à Monflanquin et la nécessité que je ressens de plus en plus de prendre un temps de concentration sur mon travail afin de le faire évoluer.

En présentant mon travail à des pairs ou des professionnels, leurs commentaires m’ont souvent conforté dans cette idée qu’un temps de résidence, idéalement assez long (plusieurs mois) serait l’opportunité
de mettre en perspective les recherches, thématiques et enjeux de ma pratique, essentiellement tournée vers les usages, formes et expériences des images dans l’histoire moderne et contemporaine. Dans ce champ assez vaste les sujets que j’aborde pièce après pièce commencent à dessiner une constellation de plus en plus précise d’obsessions, de figures et de thèmes récurrents qui constituent in fine une définition voire une critique du regard occidental.

Read more

Janvier 2018 Mutatio

Textes

No Comments


Share this post

Texte de Leo Bioret pour l’installation Balade au bout du monde

Pour Guillaume Mazauric la peinture est un outil essentiel de compréhension des images, une forme de liberté dans laquelle il recherche l’unité, la représentation totale.

En quête de nouveaux effets de cadrages, d’échelles contradictoires et de procédés contemplatifs, il se demande sans cesse, « ce que peut l’image peinte ».

Non par fanatisme historique, mais bien par appréciations technique et visuelle, il a développé sa culture des images autour des démarches qui ont jalonné les révolutions picturales du XVIIème siècle. La composition des scènes d’intérieures de Diego Velasquez ou de Johannes Vermeer interpellent toujours l’artiste. Cet intérêt pour la construction des éléments de décor et les rapports entre espace réel et espace du tableau sont parties-prenantes de ses réflexions. Il explore les pratiques classiques pour développer un nouvel usage de la peinture.

Read more

Novembre 2017 Oodacq

Textes

No Comments


Share this post

Ces quatre peintures, bien qu’elles ne constituent pas une série puisque chacune est autonome, ont néanmoins été réalisées avec une idée de départ similaire : engager les spectateurs dans une expérience physique et pas seulement visuelle de l’image un peu comme lorsque l’on passe devant un miroir.

Cette idée m’a été inspirée justement par une courte nouvelle de J.L. Borges intitulée «Les animaux des miroirs» extraite du volume Le livre des êtres imaginaires. Il y raconte une légende cantonnaise selon laquelle les reflets sont en réalité des créatures enfermées par magie il y a très longtemps dans les miroirs et condamnées à imiter la forme et les mouvements des êtres réels. La légende prophétise qu’un jour ces créatures se révolteront et briseront la surface des miroirs pour envahir le monde réel. Elles y parviendront avec l’aide des créatures de l’eau, le Poisson étant celui qui brisera le premier la surface des miroirs – cette partie de la légende est explicitement reprise dans le tableau Le Poisson.

Read more

Juillet 2017 – Sarrebruck KuBa

Textes

No Comments


Share this post

Note d’intention

A travers cette résidence je poursuis deux buts principaux : premièrement je souhaite, après un an de production à Nantes, effectuer une résidence dans une autre ville/pays pour confronter mon travail au regard d’autres artistes et professionnels de l’art. J’espère que ces rencontres et le contexte de création rompant avec celui auquel je me suis habitué apporteront à ma peinture une énergie différente. Travailler ailleurs, dans un temps donné et dans un cadre dédié est une remarquable opportunité pour se concentrer sur une pièce ou expérimenter sur un sujet précis.

Mon travail de peinture est une réflexion et une recherche poétique sur les images, leur condition, leur présence et leur impact. J’ai un esprit «strictement visuel», mes idées prennent la forme d’images. Mais je ne peux plus en inventer, à chaque fois mes idées prennent la forme d’images ou d’associations de morceaux d’images que j’ai déjà vues. Dans mes tableaux je cherche à traduire visuellement la pression que les images exercent sur ma rétine et mon esprit. La peinture est un medium idéal pour avancer dans cette tâche car, même si elle est la mère de toutes les images, elle a néanmoins cette dimension manuelle, physique et également temporelle qui lui confère une présence que n’a pas la photographie et fait d’elle un contre-point, une «contre image», une para-image.

Dossier Sarrebruck 2017

Read more

Mai 2017 Casa Velasquez

Textes

No Comments


Share this post

Le tableau d’un tableau

Nouvelles images et expérience de la peinture : le dispositif des Ménines de Velasquez

Qu’est-ce qu’un tableau ? Plus précisément qu’est-ce qu’un tableau aujourd’hui, par rapport à ce que c’était à l’origine. Nous vivons une époque d’apparition de nouvelles images qu’il faut penser et interpréter à travers les médiums d’image eux-mêmes – dont la peinture – comme l’ont fait les peintres des XVIe et XVIIe siècles avec l’apparition d’un type d’image nouveau : le tableau. La peinture espagnole de cette époque compte de nombreuses pièces intéressantes à ce sujet. On en doit quelques exemples à Diego Velasquez, le plus remarquable étant le trésor du musée du Prado : Le Tableau de la Famille dit Les Ménines. Ce tableau ne quittant jamais le musée madrilène, cette résidence est pour moi l’opportunité idéale de travailler directement sur cette œuvre qui m’intéresse depuis longtemps. Mon projet durant ces trois mois de résidence serait de mettre le dispositif de Velasquez à l’épreuve des nouveaux usages des images comme le montage ou l’atlas/grille, et produire deux pièces : une série d’études et un triptyque. J’espère par cette interprétation délibérément anachronique du tableau appréhender l’efficience intemporelle de son dispositif.

Le Prado est un musée dont les collections de peinture m’intéressent particulièrement. Au cours de mes études, je me suis régulièrement penché sur des questions liées au « destin des images 1 » et à l’histoire de la représentation. Dans ces recherches, Les Ménines sont une référence récurrente. Une résidence me permettant de voir enfin et de développer un rapport intime et profond avec cette œuvre représente à mes yeux une superbe opportunité, à laquelle s’ajouterait la chance de pouvoir échanger avec d’autres artistes et spécialistes de Velasquez.

Dossier CDV 2017

Read more

Decembre 2016 CLOU 11

Textes

No Comments


Share this post

Bio :

Après avoir étudié le cinéma et l’audiovisuel au lycée, j’ai poursuivi des études en cinéma d’animation et nouveaux médias à L’Ecole de l’Image de Poitiers avant d’intégrer l’Ecole des Beaux-Arts de Nantes. Après l’obtention du DNSEP, j’ai travaillé comme illustrateur et infographiste entre Nantes et Paris tout en poursuivant mes recherches plastiques. Après plusieurs expositions en région parisienne l’année passée et m’être libéré de mes obligations contractuelles, je suis rentré à Nantes pour me consacrer désormais exclusivement à ma pratique artistique, principalement de peinture et de dessin. Depuis le mois d’octobre 2016 j’occupe un atelier dans les espaces mis à disposition par l’association Millefeuilles.

Approche :

L’idée que je me fais du monde est en grande partie construite à partir des images que j’en reçois. Les images trop composées ou professionnelles ne m’intéressent pas, je leur préfère les images fortuites, prosaïques, le «bruit» (images d’amateur, d’illustration, images documentaires, photogrammes, albums de famille ou personnels).

En les peignant, je me les approprie, j’annule ce qu’elles sont censées dire à l’origine pour voir si elles ont encore quelque chose à raconter une fois peintes.

Parfois je les assemble pour leur faire dire autre chose ou même pour les faire taire. La peinture peut faire disparaître l’image et son récit au profit de ce qu’elle peut faire avec ce que l’image lui donne : contrastes, lumières et textures deviennent juxtaposition et superposition de plans colorés.

Les images sélectionnées ou préparées deviennent alors des catalogues d’effets, de matières, de traitements et l’oeil et l’esprit s’arrêtent un temps au profit des postures du corps, de la main et du souffle.

Peindre ces images me permet de courber le récit qu’elles charrient en intention poétique et en même temps, de sceller un peu du bruit du monde dans le silence de la matière.

Dossier CLOU 11 .PDF

Read more

Novembre 2016 Art à la pointe

Textes

No Comments


Share this post

Préoccupations et pratiques

Les images sont au cœur de ma pratique artistique, comme objet d’étude et de réflexion mais également comme matériel. Leur mode d’apparition et d’existence étant souvent celui du bruit, il m’est nécessaire de les organiser, de les classer pour ensuite les sélectionner et les utiliser dans ma peinture. Après des traitements informatiques au cours desquels je modifie et assemble ces images sélectionnées, je les peins ou les dessine. L’opération n’est complète que si à l’étape très mentale de sélection, collage, composition succède celle, entièrement sensible et physique de distribution de la matière sur la toile. À travers ce processus – qui est une double narration, celle de la construction d’un sens et de la construction d’un objet – je souhaite produire une image qui ne soit pas une simple image mais une véritable expérience contemplative pour le spectateur.

Note d’intention

Pour Arts à la Pointe, je souhaite montrer une série de toiles de grandes dimensions où les figures entretiennent un rapport d’échelle équivalent à celui des corps des spectateurs, comme des miroirs. Ce type d’illusion m’intéresse dans ma recherche consistant à proposer une expérience physique-optique aux regardeurs : ne pas seulement leur montrer une construction, une narration ou un sens mais véritablement une présence, une énergie. La peinture et le dessin m’ont toujours intéressé pour cette capacité particulière à faire sentir le temps de leur production et de figer chaque geste, chaque trait avec sa durée propre sur le support. La pression de ce temps emprisonné provoque un arrêt, force en quelque sorte une contemplation et une introspection. Je dis « forcer » car la contemplation pour moi n’est pas naturelle devant une image, du fait de leur nombre et de la vitesse à laquelle je les consomme. Si certaines d’entre elles provoquent un début d’arrêt ou de doute, je veux inscrire cette sensation dans la durée et lui donner du sens, pour moi et je l’espère pour les regardeurs, c’est en quelque sorte le contrat qui nous lie.

Dossier Art à la pointe .PDF

Read more